Ouverture de la 7e édition du « Sicca Jazz » au Kef : En grande pompe !

Le Kef hivernal renoue avec la culture et ses traditions musicales désormais indispensables. Pleins feux sur un «Sicca Jazz», inauguré en grande pompe dans la nuit du 15 mars 2022 au Centre des arts dramatiques et scéniques du Kef.

Une agitation sonore persiste dans toute la ville. Son centre regorge de jeunes bénévoles et autres artistes en herbe, venus découvrir le lever du rideau de ce rendez-vous attendu. Une fois sur place, les festivaliers n’ont pas eu droit qu’à seulement une scène principale.

Un vent musical s’abat, en effet, en préouverture et mérite qu’on s’y attarde : bienvenue à la scène libre du «Sicca Jazz» qui peut faire office de première escale pour les mélomanes présents, scène située à Rass El Aïn en face du centre Hédi-Zoghlami. Une petite scène a été installée permettant à des bands, à des musiciens amateurs, mais surtout à des artistes issus de la région de se produire dans la rue. Tels des musiciens de rues, ils attirent les passants venus de toutes parts. L’après–midi du jour de l’ouverture s’est déroulée, en présence des amoureux de la musique soufie et leur «Aissaouiyet du Kef»,  une manifestation musicale et dansante purement locale, très prisée : elle a fédéré une immense foule sur plus d’une heure.

La «Aissaouiyet» et autres festivités ont servi d’avant-goût au spectacle principal de l’ouverture, jazzy à souhait et plus universel. Place désormais au Jazz Man Moncef Genoud et son trio. Il est accompagné par Malek Lakhoua, Timothy Verdesca à la basse, par la chanteuse Christine Vouilloz, et une artiste tunisienne au oud, Nada Mahmoud. La soirée est soutenue par l’ambassade de Suisse. Mais avant de céder la place à la musique, Ramzi Jebabli, directeur et fondateur de la manifestation, a annoncé les festivités en soulignant les difficultés qui ont persisté pour les maintenir et en remerciant les sponsors et les autorités régionales pour leur engagement. Selon lui, des jeunes de la région se sont mobilisés bénévolement pour la sauvegarde du «Sicca Jazz». Sa reprise se passe au Centre des arts dramatiques et scéniques du Kef et non pas à la Kasbah : un changement de lieu générateur d’une ambiance différente, mais tout aussi plaisante, par comparaison aux sessions précédentes.

Moncef Genoud revient souvent se produire sur la scène keffoise, et ce, depuis pas moins de 5 ans. «Favorite things» est le premier titre présenté, suivi de titres, et de reprises variées. Cette performance sur scène entre aussi dans le cadre des Journées de la francophonie en cours actuellement. Malek Lakhoua est fondateur d’un label de musique le «Jazzit Records». Lakhoua et Genoud forment un duo qui collabore ensemble depuis 25 ans. Lakhoua souligne une prise de risque en fondant sa maison de disque en Tunisie par ces temps incertains. Un risque mêlé au rêve, à la volonté de réaliser ce projet, voulu ouvert à l’échelle locale et à l’étranger. La présence féminine remarquable de Nada Mahmoud s’est faite dans le cadre de ce concert, tout comme celle de Christine Vouillouz, à la performance mi-théâtrale mi- musicale. Guillaume Perret est le prochain artiste attendu sur la scène du « Sicca Jazz».

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